Autres types d’hypersomnies


Rédigé par Pierre et publié le 13/02/2015

Hypersomnie liée à des toxiques-médicamentsHypersomnie liée à une maladie neurologiqueHypersomnie post-traumatiqueHypersomnie liée à une maladie infectieuseTrypanosomiase africaine ou maladie du sommeilHypersomnie liée à une maladie métabolique ou endocrinienne

Hypersomnie liée à des toxiques-médicaments

Médicaments les plus impliqués

médicamentsDe nombreux médicaments sont potentiellement responsables de somnolence diurne excessive comme les hypnotiques, les anxiolytiques, certains antidépresseurs et neuroleptiques, les antihistaminiques H1 et enfin les antiépileptiques (hormis la lamotrigine) et les antiparkinsoniens.
Certains cas de sevrage aigu de stimulants comme avec les dérivés amphétaminiques notamment peuvent entraîner un net rebond de sommeil comme on peut le voir dans des cas de privations de sommeil.
Le diagnostic est facile après l’interrogatoire du patient.

Rôle de l’alcool

L’alcool présente des effets sédatifs alternant avec des effets stimulants en fonction du type d’individu et du taux d’alcoolémie. La consommation excessive d’alcool entraîne de plus un mauvais sommeil de nuit.
La recherche de l’imputabilité de l’alcool dans la cause d’une hypersomnie devra être systématique et une substitution devra alors être proposée au patient.

Hypersomnie liée à une maladie neurologique

De nombreuses affections neurologiques peuvent entraîner une somnolence diurne objective :

  • On retrouve les tumeurs cérébrales notamment lorsqu’elles siègent au niveau du thalamus, de l’hypothalamus, du tronc cérébral ou lorsqu’il existe un effet de masse sur ces structures. Certains cas de narcolepsies symptomatiques ont été décrits lors de tumeurs cérébrales.
  • Les accidents vasculaires cérébraux responsables d’infarctus thalamiques paramédians uni ou bilatéraux, ou du tronc cérébral se caractérisent souvent par un tableau d’hypersomnie.
  • Les affections neurodégénératives, la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, les atrophies multisystématisées, sont parfois associées à une hypersomnie objective.
    Il faudra toujours au préalable éliminer un syndrome d’apnées du sommeil ainsi qu’une cause médicamenteuse à l’origine de cette somnolence.
  • Les maladies neuro-musculaires sont souvent liées à des troubles ventilatoires nocturnes et peuvent ainsi prédisposer à une somnolence anormale.
    La maladie de Steinert peut être individualisée ici du fait de sa fréquente association à une hypersomnie, elle-même caractérisée par de fréquents endormissements en sommeil paradoxal, comme on peut le voir plus classiquement dans la narcolepsie.

Hypersomnie post-traumatique

Fréquence

Il est impossible d’estimer précisément la fréquence de l’hypersomnie survenant après un traumatisme crânien. Cette hypersomnie est toutefois relativement rare, d’individualisation difficile et parfois à l’origine de problèmes médico-légaux.

Signes cliniques

Les principaux signes cliniques d’une hypersomnie post-traumatique sont :

  • Une somnolence anormale objective apparaît dans les 6 à 18 mois suivant le traumatisme crânien, somnolence qualifiée ainsi d’hypersomnie post-traumatique.
  • Cette hypersomnie s’apparente sur un plan clinique à une hypersomnie idiopathique.
  • L’hypersomnie objective semble toutefois peu fréquente comparée à la plainte de somnolence (donc subjective) qui peut s’intégrer dans un contexte plus global associant fatigue, vertige, céphalée, troubles de l’humeur, troubles de la mémoire caractérisant le syndrome subjectif des traumatisés crâniens.
  • L’évolution est très variable, fonction du siège et de l’importance des lésions cérébrales initiales.

Facteurs de risque

Il existe quelques facteurs de risque de somnolence après un traumatisme crânien :

  • un coma de plus de 24 heures
  • une fracture du crâne
  • une intervention chirurgicale précoce
  • une atteinte hypothalamique

Hypersomnie liée à une maladie infectieuse

Les infections virales comme certaines pneumonies, la mononucléose, l’HIV, les arboviroses… mais aussi le syndrome de Guillain-Barré, la maladie de Whipple… peuvent parfois être responsable de réelles hypersomnies. Plusieurs mois après la phase aiguë, le patient réalise que s’est installée une véritable somnolence dont les caractéristiques cliniques peuvent être assez proches de celle de l’hypersomnie idiopathique. Cette plainte de somnolence doit être distinguée d’une plainte d’asthénie, particulièrement fréquente au décours de toute infection sévère.

Trypanosomiase africaine ou maladie du sommeil

La trypanosomiase africaine, autrement appelée « maladie du sommeil », est une maladie parasitaire transmise par le biais de la mouche tsé-tsé. Cette maladie, fréquente en région endémique (en Afrique notamment), est mortelle. Elle associe un tableau de méningo-encéphalite, tremblement, dyskinésie, choréo-athétose et hypersomnie. Une altération du rythme circadien avec plusieurs endormissements en sommeil paradoxal caractérise cette somnolence. Le traitement curatif fait appel au mélarsoprol, dérivé arsenical responsable d’une toxicité importante et la pentamidine moins toxique mais traversant difficilement la barrière hémato-encéphalique. La prévention passe par la destruction de la mouche tsé-tsé par des insecticides. Il existe actuellement quelques espoirs en terme de perspectives de vaccinations.

Hypersomnie liée à une maladie métabolique ou endocrinienne

Cette entité nosologique est rare, toutefois une somnolence anormale est parfois décrite lors d’une dysrégulation de la glycémie, lors de l’encéphalopathie hépatique, l’hypothyroïdie et l’acromégalie.Il faudra au préalable éliminer une anomalie ventilatoire nocturne dans la genèse de cette hypersomnie.Enfin, un syndrome de mouvements périodiques des membres parfois à l’origine d’une réelle hypersomnie peut être d’origine métabolique avec notamment une carence en fer, un diabète ou une insuffisance rénale…